Retour sur les Journées éco-conception : une immersion au cœur des dynamiques durables en communication

La transition écologique et numérique impose une redéfinition profonde des pratiques dans tous les secteurs, notamment celui de la communication, un domaine aux impacts environnementaux croissants à travers l’usage massif des technologies digitales. Face à cet enjeu, les journées éco-conception, organisées les 19 et 20 février 2025 à l’Université Bourgogne Europe sous l’impulsion du laboratoire de recherche CIMEOS (https://deeco.sciencesconf.org/?lang=fr) ont permis d’encourager l’intégration de pratiques plus durables dans les métiers de la communication.

 

 

 

Centrée sur trois axes clés – la communication responsable, l’éco-conception et la sobriété numérique – cette initiative a mis en lumière les pratiques professionnelles actuelles et les enjeux de demain. L’objectif ? Sensibiliser, informer et former les participant·e·s aux bonnes pratiques, tout en favorisant des échanges interdisciplinaires et collaboratifs.

Une programmation dense et engageante

À vocation pédagogique, ces deux journées offrent à la future génération de communicant·e·s l’opportunité de s’exposer aux dernières avancées et réflexions scientifiques en matière de communication responsable. Elles permettent également de découvrir de nouvelles pratiques et outils développés par des professionnel·le·s du secteur, tout en favorisant une approche réfléchie et engagée.

Les étudiant·e·s de Master 2 MASCI et de BUT Métiers du Multimédia et de l’Internet ont très largement pris part à ces journées riches en enseignements. Conférences, tables rondes, ateliers et fresques étaient au programme pour leur permettre de mieux appréhender les enjeux de l’éco-conception.

Parmi les moments forts :

  • Une table ronde sur les dynamiques d’éco-conception animée par Sarah Rokatory, avec les interventions de Lili Selles, Elise Voilly et Anis Belgacem.
  • Une conférence approfondissant cette même thématique, animée par Thierry Libaert, Andrea Catellani, Karl Pineau et Cyril Masselot.

Cette table ronde a permis de mettre en lumière un des ennemis principaux de l’écologie : la publicité. En effet, celle-ci est intrinsèquement liée à la société de consommation et joue notamment sur la notion du plaisir, souvent à court terme, sans prendre en compte les dégâts éventuels de tels comportements à plus long terme.

Heureusement, de plus en plus d’entreprises optent pour une communication responsable. Bien sûr, un des risques majeurs reste le greenwashing, phénomène qui consiste à utiliser l’argument écologique de manière trompeuse uniquement dans le but d’améliorer son image. Cependant, des lois se multiplient au niveau européen depuis mars 2022 afin de réguler les potentielles dérives. Parallèlement, l’Agence de la Transition écologique (ADEME) propose un cours complet afin de se former à ce phénomène et de détecter les signes de greenwashing.

  • Une deuxième conférence consacrée aux mesures d’impact et à la communication responsable, avec les interventions de Sylvain Chéry et Caroline Teissedou. Un moment idéal pour décrypter comment quantifier et limiter l’empreinte écologique des pratiques communicationnelles.

Cette conférence a permis de montrer l’impact grandissant du numérique sur la planète. En effet, ce ne sont pas moins de 3% des gaz à effet de serre qui sont produits par nos activités numériques. Un chiffre qui risque d’augmenter encore davantage dans les années à venir.

Il paraît donc plus que jamais nécessaire d’agir chacun à notre échelle. 

Une habitude simple à adopter ? Trier ses mails régulièrement afin de ne pas encombrer inutilement les serveurs sur lesquels ils sont stockés !

La fin de cette journée a été marquée par un challenge en communication qui a permis aux étudiant·e·s des deux formations de collaborer autour d’une problématique concrète, mettant en pratique les enseignements acquis.

Zoom sur les fresques : sensibilisation et prise de conscience

Les fresques du climat, du numérique et de la publicité ont constitué des temps forts de ces journées, offrant aux participant·e·s une approche immersive et réflexive des enjeux écologiques liés à la communication.

Particulièrement marquante, la fresque du numérique a mis en lumière les impacts environnementaux du secteur technologique. De la production des appareils à la consommation énergétique des serveurs, en passant par les conséquences sociales de l’extraction des matières premières, cette activité a permis d’illustrer concrètement les défis posés par le numérique.

Ces fresques ont offert aux étudiant·e·s un moment de sensibilisation, d’échanges et de partage, les encourageant à adopter des solutions à leur échelle : prolonger la durée de vie des objets, préférer la seconde main, ou encore favoriser des pratiques numériques plus sobres.

Ninon Normand, étudiante en M1 est ravie de sa participation à la fresque du climat : “J’ai beaucoup aimé parce que c’était une manière assez innovante d’aborder le réchauffement climatique et les divers risques. Et j’ai trouvé ça bien qu’on en parle sur un ton plutôt optimiste plutôt que de nous présenter les effets négatifs et les risques, on nous a présenté des solutions, des manières de changer nos comportements.”

L'implication des MASCI et de la Junior Agence

L’organisation de cet événement a été également rendu possible grâce à la Junior Agence des étudiant·e·s du Master MASCI. Les membres de l’agence ont joué un rôle clé en assurant la création de l’identité visuelle de ces journées : logo, charte graphique et supports de communication. Leur travail a contribué à donner une unité et une portée professionnelle à l’événement, renforçant ainsi son impact.

Crédit photo : Manon Monier

Par ailleurs, cette mission a été l’occasion pour eux d’apprendre à éco-concevoir. Maxime Baillet, référent M1 de la mission nous partage ce qu’il en a tiré : “Dans notre veille on a remarqué de nombreuses astuces et les petits gestes à faire quand on crée du contenu dans la communication : le choix des couleurs, les types de contenu à privilégier pour que ce soit moins énergivore dans le monde numérique mais aussi dans le print, par exemple le choix du papier et aussi tout ce qui est impression…”. Une manière de travailler que tous comptent bien conserver au cours de leur future vie professionnelle !

5 habitudes éco-responsables à adopter

1. Trier ses mails

Nos boîtes mails sont bien souvent encombrées de nombreux mails dont nous n’avons pas ou plus besoin. Trier au fur et à mesure permet de désencombrer les serveurs et par la même occasion nos espaces de travail !

2. Privilégier des couleurs claires pour les impressions

Exit le noir, il est temps de penser en couleur !

3. Utiliser des éco-typographies

Certain.e.s graphistes se sont penché.e.s sur le sujet afin de créer des typographies qui ont pour objectif de réduire l’impact environnemental. Ainsi, on favorisera désormais des typos fines. Certaines sont mêmes créées avec des trous qui n’entachent pour autant pas la lisibilité. Et elles sont gratuites !

4. Prendre soin de ses appareils électroniques et privilégier la seconde main

La seconde main n’est pas uniquement une affaire de mode, c’est un véritable outil qui permet à de nombreux objets d’être réutilisés ou reconditionnés !

5. Se renseigner au maximum

Documentez-vous au maximum sur le sujet afin d’être acteur de cette transition vers le monde de demain.

Les dynamiques d'éco-conception en communication : un défi pour l'avenir

Ces journées ont été une belle opportunité pour réfléchir aux transformations nécessaires dans les métiers de la communication face aux enjeux climatiques. L’initiative s’inscrit dans une dynamique plus large visant à repenser les pratiques du secteur en intégrant des réflexes d’éco-conception et de sobriété numérique.

Cette expérience marquera sans doute les étudiant·e·s et les incitera à porter ces valeurs dans leurs futurs métiers. Car c’est en formant dès aujourd’hui les professionnel·le·s de demain que nous pourrons, ensemble, faire évoluer la communication vers un modèle plus responsable et durable.

Nous laissons le mot de la fin à Maxime : “L’éco-conception c’est l’affaire de tous et pas qu’une partie de la population car c’est notre responsabilité de rendre le monde plus vivable dans tous les domaines” !

Romane DERSOIR et Alyssia IVORA

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